samedi 23 novembre 2013

Genre: Drame, contemporain.

Arrête, arrête, Serge Bramly.

Résumé:

Peu de temps avant la fin de sa peine, un détenu en liberté conditionnelle coupe son bracelet électronique. Il dit adieu à sa fille et s'enfuit à Paris. Personne ne comprend la raison de cette cavale. Après seize ans de prison, Vincent semble avoir perdu la tête. Ou peut-être prépare-t-il un coup...
Alors que la police le traque, il remonte les Champs-Élysées, les mains dans les poches. Le regard d'une femme le trouble. Une jeune femme pâle et languide, qu'il croit reconnaître, quelques plus tard, dans la pénombre d'un club échangiste où il a trouvé refuge...
Comment l'amour peut-il éclore dans un tel endroit ? Les sentiments brilleraient-ils d'un éclat particulier lorsqu'ils fleurissent au bord du gouffre ?

Mon avis, 14/20.

Je remercie tout d'abord Priceminister et Les éditions Nil pour ce livre. Dans tous les livres proposés pour les matchs de la rentrée littéraire de Priceminister, j'ai choisi cette lecture. Un résumé intriguant, une jolie couverture, un roman court.
J'en ressors à la fois un peu creuse, mi-figue mi-raisin, et à la fois contente (help ! je ne me comprends plus !). Il y a des choses qui m'ont échappé, d'autres qui m'ont séduite. Mais une chose est certaine: je m'attendais à plus intense quand on m'a annoncé « tension » et « émotion ».

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En bref:
Les -: Le prix (j'en parle rarement mais là... c'est un malus), la confusion au niveau de la narration.
Les +: Notre curiosité qui s'accroit au fil des pages, la fin. 
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 « Elle avait les épaules en arc de cercle, le regard cerné, les paupières humides. Il la remercia, leva le verre pour trinquer, y trempa les lèvres sans la quitter des yeux, et compris à ce moment-là qu'elle était comme lui, désemparée, mouisarde, comment dire ? sans perspective, paumée, en friche, lessivée, oui, au bout du rouleau. »

Cette année, je suis tombée sur les matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister, et j'ai décidé de me lancer. J'ai survolé les livres, lus les résumés, et me suis laissée tentée. Je me suis dit que c'était une bonne occasion pour moi de sortir de mes sentiers battus et de me diriger vers une lecture qui ne figure pas dans mes genres de prédilection. Après tout, pourquoi pas ? Une bonne surprise peut toujours être au rendez-vous, et j'espèrais vraiment que ce soit le cas avec Arrête, arrête de Serge Bramly dont l'avant-goût m'avait bien intriguée.
Vincent a bientôt fini de purger sa peine, seize ans pour délit majeur, mais du jour au lendemain, sans avertir personne, il pète un plomb. Il tranche son bracelet électronique et file vers Paris. Un étonnement brusque pour son frère, qui non seulement apprend sa cavale mais aussi sa liberté conditionnelle, un effondrement pour sa fille à qui il est venu faire ses adieux avant de s'enfuir. Son entourage est stupéfait, littéralement « sur le cul », et la police commence sa traque. Vincent, perdu, mais serein, continue sa route, avance. Et nous laisse dans le brouillard, dans un flou qui s'éclaircira de pages en pages.
Je vais commencer par ce qui m'a vraiment plu: l'écriture de l'auteur. Il installe dans son court roman une atmosphère mélancolique et lugubre, noire. Une texture qui suinte le désespoir mais qui ne nous enlise pas. Les mots nous transportent et nous touchent, ils ne nous étouffent pas. Ce n'est pas une lecture lourde malgré son thème peu joyeux, c'est une lecture qui passe toute seule. Les pages se tournent rapidement et ce roman se lit en une bouchée seulement. Il y a une sensibilité qui transparaît et certaines scènes qui auraient pu être vulgaires sous une autre plume deviennent sous celle de Serge Bramly, un simple décor, une normalité, quelque chose qui a un sens tantinet presque poétique. Oui, même quand les descriptions concernent l'intérieur du club échangiste.
Cependant, malgré ces points positifs, j'ai été très confuse au niveau de la narration. Je n'ai pas compris le choix du frère pour raconter l'histoire de Vincent, et je me prends peut-être un peu la tête, mais je ne comprends toujours pas comment ce frère a pu tout décrire, même les endroits et les scènes où il n'était pas là, pas présent. Il est entièrement en dehors de l'action, et pourtant, il agit comme un narrateur omniscient tout en parlant à la première personne du singulier. Je me suis vraiment perdue quelques fois. J'ai pensé au départ qu'il y avait deux narrateurs: lui quand les scènes le concernaient, et un narrateur omniscient inconnu quand il s'agissait de la police ou de Vincent. Mais ce n'est vraiment presque que à la fin que j'ai découvert que ces deux narrateurs que je pensais différents étaient une unique et même personne. Ca m'a troublée, et pas dans le bon sens. J'en ai ressenti plus de confusion qu'autre chose, et ce n'est pas une sensation qui m'a été agréable.
Sinon, en soi, l'histoire est effectivement bien menée. Courte mais agréable. Le début est un peu creux et je me suis dit quelque chose comme « mince, je ne vais pas accrocher ! » mais au fur et à mesure, ma curiosité m'a rattrapée et j'ai voulu savoir. Tout. La fin est prévisible, mais tout de même à la hauteur de mes espérances. Le grand moins reste que la quatrième de couverture nous dévoile presque tout et gâche le mystère. 

« Qui téléphonerait en premier ? Mon frère, de l'étranger, pour me dire qu'il embarquait à destination des tropiques ? Ou son avocat, ou les flics, porteurs de mauvaises nouvelles ? »

Je le conseille à: C'est un livre de 120 pages à peine, à lire d'une traite. Si on aime les romans dramatiques, contemporains, que c'est notre genre de prédilection, on peut accrocher plus que moi-même, j'ai accroché.

Prochaine lecture: Hantée, tome 1: Les ombres de la ville, Maureen Johnson.

tâches d'encre

  1. Je suis allée voir le prix et effectivement, c'est plutôt cher pour un roman aussi court !
    Sinon, il ne me tente pas particulièrement, le résumé ne m'intrigue pas plus que ça.
    Ma lecture pour les matchs de la rentrée littéraire a été aussi mitigé malheureusement.
    J'espère que ta prochaine lecture sera plus plaisante!

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  2. Céline Ah mince, dommage que pour toi aussi, ta lecture se soit moyennement bien passé.
    Et oui, 12€90 pour 120 pages, ça freine beaucoup. Et je comprends mal le choix des éditions quant à ce prix justement. Ca n'ouvre pas le roman à tout le monde rien que par ça :/

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  3. En effet, le prix est un peu exagéré ! :O Si tu avais dit que c’était le meilleur livre que tu aies jamais lu, peut-être que je l'aurais quand même tenté. Mais ce n'est pas le cas alors je vais passer mon chemin. ^^

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  4. Julinette, bonne lecture :)
    Feflie, oui je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Je souligne jamais le prix parce que ça ne m'est encore jamais arrivé que ce soit exorbitant par rapport au format, mais là, erf !

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  5. Bon je vais passer mon tour. Surtout à cause du prix... Parfois je me demande ce qui passe dans la tête des éditeurs pour faire des prix aussi cher pour des livres aussi courts... Par contre je connais l'auteur mais pour sa biographie de Léonard de Vinci que j'ai lu il y a deux ans >.<

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  6. Saefiel, c'est pour ça que cette fois, je l'ai cité dans mes « moins ». Le prix est... Je ne comprends pas non plus le choix des éditeurs !

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  7. Grâce à toi, il est dans ma wish... :D

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